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Pourquoi et comment réduire notre consommation de plastique ?

Chaque jour, près de 500 millions de pailles sont jetées après un usage unique, et ceci aux États-Unis uniquement. De plus, une grande partie de ces déchets plastiques finissent en réalité dans l’océan où ils s’accumulent dans d’immenses vortex. Enfin, la plupart des plastiques utilisés actuellement se dégradent lentement et polluent leur environnement pendant plusieurs centaines d’années. Tâchons de mesurer ensemble l’ampleur de ce problème et de proposer à nos aimables lecteurs des solutions durables et adaptées à nos modes de vies.




Les chiffres sont clairs. On estime à 8 millions de tonnes le volume de plastique déversé dans les océans, dont 80% proviennent d’activités terrestres. Ces déchets sont jetés à la mer faut d’un meilleur dispositif de traitement. A titre d’exemple, la France recycle environ 20% de ses déchets plastiques.

On en compte environ 5 types, classés selon leur taille. Les plus gros sont des filets dits « fantômes » et pèsent plusieurs centaines de kilos, tandis que les plus petits sont des particules micrométriques, voire nanométriques, autrement dit invisibles à l’œil nu. Enfin, une proportion non négligeable de déchets coule au fond de l’océan, où il devient pratiquement impossible de les récupérer. Il va donc sans dire que la situation a atteint un point critique, à partir duquel il est urgent d’agir.

Mais d’où vient cette « épidémie créée par l’homme » ?


L’industrie du plastique, née dans les années 1930, a véritablement explosé dans les années 1960 et 1970. Le plastique, ou plutôt les pastiques, deviennent alors un produit de consommation courant, vite irremplaçables car bon marché et très adaptables. Commence alors une sorte de frénésie plastique. Problème ? Seuls 9% environ des matières plastiques produites sont effectivement recyclées. Environ 12% sont incinérées, polluant l’air environnant les usines. Le reste finit dans des décharges et à terme, dans l’océan.


Cependant, étant donnée la lente dégradation de ses composants, échelonnée parfois sur plusieurs siècles, la matière initiale se transforme au fur et à mesure en de multiples débris. Ainsi, on compte les macro-débris, grands de plusieurs mètres à quelques centimètres et les microplastiques, un terme général qui comprend tant les copeaux de deux centimètres de long que des particules de quelques nanomètres seulement. « Et alors ? » se demanderont certains. Cette pollution comporte-t-elle réellement un danger pour l’homme et pour la biosphère ? Et si oui, lesquels ?


Le risque existant est double en réalité. En premier lieu, le plastique présent dans les océans est susceptible d’être ingéré par les animaux marins. Nombreux sont ceux qui meurent chaque année de faim car incapables de se nourrir, l’estomac rempli de plastique. Ainsi, on estime à 44% la proportion d’espèces d’oiseaux ayant absorbé du plastique ; ils sont 43% chez les mammifères marins et 86% chez les tortues marines. Le film « Albatross » de l’artiste et militant Chris Jordan est éloquent sur le sujet.


Ce plastique, une fois ingéré, remonte la chaîne alimentaire en suivant les règles des la bioaccumulation : à chaque niveau supérieur de la chaîne, les substances toxiques sont plus concentrées qu’au précédent. Et tout à fait en haut se situe l’homme. Nous sommes donc en réalité les plus menacés par la concentration en plastique dans la biosphère.

Secondement, les matières plastiques présentent un risque toxique important. D’une part, leur production implique de nombreux agents chimiques, dont une bonne partie sont toxiques. On compte en effet 7 types de plastiques plus ou moins recyclables, sur les dizaines que peut produire l’industrie plasturgique. Parmi ceux-ci, le PET est particulièrement répandu. Utilisé pour nos bouteilles d’eau minérale, il est de ceux qui sont suspectés d’être toxiques, cancérigènes, et de contenir des perturbateurs endocriniens. De plus, sur ces 7 types de plastiques communs, seuls 3 sont facilement recyclables.


D’autre part, il faut prendre en compte une propriété de ces matières si particulières. Elles constituent une sorte « d’éponge » chimique et peuvent absorber les autres substances toxiques présentes dans les océans. Cette caractéristique s’ajoute au danger déjà grand représenté par les matières plastiques.

Nos lecteurs l’auront donc compris, la consommation de matières plastiques au quotidien est une habitude dangereuse. Nous mettons en danger la faune et la flore marine, créons des pièges mortels pour les animaux et des bombes à retardement pour nous-mêmes. En outre, chaque jour qui passe cause des dégâts qui pourraient s’avérer irréparables.


Il s’agit donc de changer notre routine si l’on souhaite préserver notre biosphère et notre santé sur le long-terme.




Mais que nos aimables lecteurs se rassurent, il existe des solutions. Voici ci-dessous une petite compilation d’idées simples et efficaces pour adapter notre quotidien à ces exigences modernes :


1) Utiliser des pailles en bois ou en métal. Celles-ci peuvent aider à réduire le volume énorme de plastiques à usage unique consommés chaque jour. Dans le même ordre d’idée, il est simple d’adopter une gourde en métal réutilisable plutôt que d’acheter des bouteilles en plastique.


2) Privilégier des couvercles réutilisables pour les restes de repas, plutôt que des films plastiques. Même si certains sont également en plastique, ils valent mieux que leurs équivalents jetables en ce qu’ils peuvent servir de nombreuses fois.


3) Utiliser des couverts réutilisables pour les repas à l’extérieur. Cette astuce est simple à mettre en pratique : de nombreux kits de couverts existent déjà dans le commerce, incluant couteau, fourchette, cuillère et de quoi les nettoyer. Ils sont faciles d’accès et d’usage.


4) Acheter ses provisions d’épicerie sèche en vrac, en employant des sacs réutilisables. Chacun peut stocker également ses denrées dans des bocaux, qui se recyclent bien plus efficacement que leurs homologues en plastique.


Merci d’avoir lu notre article et à bientôt pour de nouvelles aventures !










1 - « Reconnaître les plastiques pour protéger sa santé », Natura-Sciences.com, publié le 23/06/2017 à 13:35, consulté le 25 septembre 2019

2 - « Les 6 choses à faire pour réduire sa consommation de plastique », Pionners.org, publié le 15 mars 2018, consulté le 21 septembre 2019.

3 – « Siroter sans paille, ce n’est pas la mer à boire », Fondation David Suzuki, publié le 25 août 2017, consulté le 19 septembre 2019.

4 – « Why You Should Never Buy Disposable Water Bottles Again », The Greatist, publié le 20 janvier 2015, consulté le 13 septembre 2019.

5 – « TARA OCEANS : En direct du continent plastique », Fondation Tara Océan, publié le 10 octobre 2011, consulté le 28 août 2019.

6– « Le 7e continent de plastique : ces tourbillons de déchets dans les océans », Le Monde, publié le 09 mai 2012, consulté le 27 août 2019.

7 – « EXPEDITION SCIENTIFIQUE - TARA OCEANS », CNRS, consulté le 25 août 2019.

8 – « La mystérieuse "force de Coriolis" », Planète Terre ENS Lyon, publié le 06 juin 2002, consulté le 26 août 2019.

9 – « What We’ve Accomplished », Algalita, consulté le 22 août 2019.

10 – « Les plastiques, des déchets néfastes pour les éco-systèmes », Le Monde, publié le 09 mai 2012, consulté le 27 août 2019.

11 – « The Plastic Vortex », Project Kaisei, consulté le 22 août 2019.

12 – « 5 Gyres History in numbers », 5 Gyres, consulté le 22 août 2019.

13- « Great Pacific Garbage Patch », National Geographic, consulté le 24 août 2019.

14- « Plastic Pollution in the World’s Oceans : More than 5 Trillion Plastic Pieces Weighing over 250,000 Tons Afloat at Sea », Plos One, publié le 10 décembre 2014, consulté le 24 août 2019.

15 – « Plastic Accumulation in the North Atlantic Subtropical Gyre », Science, publié le 03 septembre 2010, consulté le 26 septembre 2019.

16 – « En 2050, les océans compteront plus de plastique que de poisson », Le Figaro, publié le 25 janvier 2016, consulté le 25 septembre 2019.

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