Concentration de dioxyde d'azote en France en mars 2019 et en mars 2020 (source : Eurospace Agency)
Une amélioration de la qualité de l’air ?
Baisse du dioxyde d’azote
L’association de la qualité de l’air en Île-de-France, AirParif, a constaté une amélioration de la qualité de l’air de 20 à 30% après les premiers jours de confinement ; une différence qui reste moins visible qu’en Chine ou que dans le Nord de l’Italie. Cependant, AirParif a annoncé une baisse des émissions de plus de 60% pour les oxydes d’azote, ce qui s’explique par une diminution drastique du trafic routier et aérien.
Les particules fines subsistent
Cependant, les particules fines ne diminuent pas. En effet, le bilan d’AirParif explique que leurs sources sont plus nombreuses que le dioxyde d’azote. La baisse du trafic ne compense pas la hausse due au chauffage des maisons ou encore le maintien de l’agriculture.
Cathy Clerbaux, la directrice de recherche CNRS rappelle qu’« en France, les particules viennent du trafic, des feux de bois, et des épandages d’engrais. Et en général c’est un mélange de tout. Mais cette année, c’est clairement lié aux épandages, et nous pouvons le confirmer car nous avons des mesures locales, au-dessus du toit de l’université, qui surveillent les concentrations d’ammoniac, qui est le meilleur traceur pour suivre les épandages d’engrais. »
De plus, l’amélioration de la météo liée à l’arrivée du printemps avec de belles journées sans vents et des sols encore froids favorise les pics de pollution. On a effectivement observé des pics de pollution le week-end du 21 mars 2020 malgré le confinement de la population.
La faune et la flore ravivées ?
Les gazouillis des oiseaux dans les jardins se font de plus en plus entendre. Si cela est sûrement lié à l’arrivée du printemps, les animaux sont également plus sereins, du fait de la diminution de la pollution sonore. Le bruit de l’activité humaine entraine une perte de vigilance, du stress et de la fatigue chez les animaux. Ainsi il est raisonnable de penser que le confinement favorise la survie et la reproduction des oiseaux.
De même, dans le Parc national des Calanques de Marseille, les animaux marins comme les dauphins, thons, ou rorquals se montrent davantage.
On a même pu observer une famille de canards se promenant sur le périphérique, du jamais vu !
L’effet « boomerang » du confinement
Toutefois, certains chercheurs craignent un effet « boomerang », comme après la crise économique de 2008. Les émissions de CO2 sont effectivement reparties à la hausse suite aux différents plans de relance de l’économie.
Le président Emmanuel Macron a annoncé qu’il faudrait questionner le modèle de développement après la crise sanitaire actuelle. Jean Jouzel, climatologue français, s’interroge sur la promesse du dirigeant français. "Il faudrait que cette transition dont on parle tant se mette en place" et «Cette crise mondiale pourrait nous donner à réfléchir à l'urgence climatique, mais c'est un souhait".
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